Gueules de Joie

Si les nuits noyées sous les verres

S’éveillaient d’un éclat sincère,

Si l’ivresse au matin fanée

Se changeait en rire enchanté,

On boirait l’ombre et les regrets

Comme on savoure un doux reflet,

Sans que les cœurs ne s’abîment,

Sans que les âmes ne s’effritent.

Les gueules de bois, ces heures lentes,

Où la tête lourde se lamente,

Deviendraient des aubes légères,

Des lendemains en douce lumière.

On danserait sans perdre pied,

Sans avoir à tout oublier,

Le verre à la main, mais lucide,

Vivant l’instant, l’esprit fluide.

Si l’addiction s’effaçait,

Ne laissant que la liberté,

Les nuits seraient de vrais festins,

Et non des trous noirs au matin.

Alors, à quoi bon se briser,

Quand on peut tout réinventer ?

Faisons des fêtes un doux éclat,

Transformons les gueules de bois…

En gueules de joie.

Fred