Chaque jeudi, dans l’ombre d’une salle,
Des âmes fatiguées, en quête d’escale,
S’assoient en silence, un regard fuyant,
Portant leur fardeau, discret mais pesant.
On ne sait rien de leurs nuits sans lumière,
De leurs mains tremblantes, de leurs prières,
De la guerre sourde qui hurle en dedans,
De l’appel brûlant du néant troublant.
Ils viennent chercher, au creux d’une voix,
Un fil, un espoir, un souffle, une voie.
Une méthode, un mot, un instant,
Pour faire taire l’envie, le cri dévorant.
Ici, pas de juges, ni chaînes, ni croix,
Seulement des cœurs cabossés mais droits.
Dans chaque regard, une même douleur,
Mais aussi la force d’un même labeur.
Et peut-être qu’un soir, un jeudi,
L’un d’eux dira : « Aujourd’hui, je vis. »
Car au bout du combat, après tant d’efforts,
Se cache une paix, plus forte que l’or.
FRED Cholet