Nouvelle histoire de vie
Cette maladie est arrivée incognito dans notre foyer il y a bien longtemps déjà et j’étais loin d’imaginer ce qui allait arriver par la suite.
Au début je ne pensais pas à de l’alcoolisme mais tout simplement à une façon de s’amuser en fin de semaine avec les copains. Cette situation me laissait d’ailleurs dans la solitude et faisait porter sur moi une image qui ne me ressemblait pas, à savoir ; celle de boudeuse et caractérielle auprès de mes amis tant les sorties finissaient mal. J’avais le sentiment d’être laissée de côté, de ne pas être aimée et enfin, que les copains étaient plus importants que moi. Avant de sortir le samedi soir, les recommandations du genre : « fais attention à ne pas trop boire » me rassuraient mais finalement la maladie commençait déjà à le contaminer.
Cela a duré pendant quelques années de cette façon. Je ne voulais pas voir la réalité en face et j’essayais toujours d’arranger la situation en sa faveur… Quelle idiote ! A cette époque, pour moi les alcooliques n’étaient pas des personnes malades mais plutôt des irresponsables incapables de se contrôler. Je me trompais ! Mais comment dire ça à la personne que l’on aime ? Quand les menaces au travail ont commencé à se faire sentir, j’ai enfin pu laisser exploser mon désarroi auprès de personnes qui m’ont chaleureusement accueillie et réconfortée : je citerai en premier Jean-Paul un proche cousin que je ne remercierai jamais assez pour son soutien, puis le Docteur GLOTIN et ensuite les amis de St Laurent du Mottay.
A force d’en parler tous les deux, il a compris qu’il avait un problème et il a accepté de se soigner. Lorsqu’il est arrivé à la BREHONNIERE, à peine était-il installé que je m’inquiétais déjà du retour… Mais seulement après quelques jours de post-cure, j’ai retrouvé la confiance et surtout, j’ai assisté à une renaissance de sa part qui s’est confirmée par la suite ! J’ai même été jusqu’à culpabiliser de ne pas l’avoir aidé plus tôt… Mais je pense que ça n’aurait servi à rien car c’était bien à lui de décider de son avenir.
Cela fait maintenant plus de 4 ans qu’il est sobre… Comme la vie est belle pour nous aujourd’hui ! Je souhaite évidemment la même issue à toutes les familles qui vivent cette situation et dieu sait si elles sont nombreuses ! Il n’y a hélas pas de recette miracle… La volonté, la patience, la compréhension et surtout, beaucoup d’amour sont quelques-unes des qualités qui ont été déterminantes dans le chemin de la guérison mais aussi, qui resteront essentielles tout au long de notre vie pour que plus jamais l’alcool ne reprenne le pouvoir.
Merci à tous.
Marie Thé